Bien qu’absente des discours de la campagne présidentielle, l’Économie Sociale et Solidaire est dans une réelle phase de développement : associations qui se multiplient, projets de monnaie alternatives, rencontres, forums.. Un essor mis en lumière par la présence d’acteurs de l’ESS de plus en plus importante sur internet et les réseaux sociaux. Stratégie de développement ou simple effet de mode ?
Lorsque l’on parle d’économie sociale et solidaire, on associe généralement cela au monde associatif, à l’échange, aux valeurs d’entraide et de dialogue mais rarement aux nouvelles technologies. Pourtant, il semble bien que les sites Internet, Twitter, Facebook et les blogs soient devenus un élément moteur de cette alternative aux modèles du marché habituel. Symboles du libéralisme triomphants, les réseaux sociaux sont devenus en peu de temps les outils indispensables nécessaires au développement de cette autre conception de l’économie qu’est l’économie solidaire.
ESS et Web 2.0
Pour avoir un aperçu le plus complet de l’économie solidaire en Rhône-Alpes, la solution est d’aller sur le site d’Alpes Solidaires (http.www.alpesolidaires.org). Ce site constitue une mine d’informations, actualisées en permanence, permettant à chaque structure associative de se présenter, d’annoncer une manifestation ou un événement ou bien encore de mettre en ligne des offres d’emploi. En quelques années, cette plate-forme, créée par la Scoop « la Péniche », basée à Fontaine, est devenue incontournable. En effet, il ne s’agit pas simplement d’un simple moyen de communication relayant communiqués et diverses annonces, mais d’un véritable outil multifonctions, véritable couteau suisse, à la fois courroie de transmission et amplificateur.
Un réseau, une fonction
Alpesolidaires.org n’est qu’un des modules de Rhône-Alpes Solidaires qui inclut également Drôme-Ardèche Solidaires, Rhône Solidaires, Loire Solidaires et Biblio Solidaires, et bénéficie d’un nombre de visites mensuelles évaluées à quarante mille ! Un audimat étonnant qui doit également à l’utilisation complémentaire des réseaux sociaux, comme Twitter et Facebook ou bien encore le blog de « La Peniche » qui viennent assurer la dynamique du processus. « L’intérêt du web, c’est de diversifier les supports », explique Sophie Malichier rédactrice et membre de la Scop La Péniche, « Les sites nous permettent de mutualiser la notoriété. Facebook nous sert plutôt à annoncer événementiel et Twitter relaie des scoops. ».
Pourtant, ce portail n’a pas encore fait école : s’il y a bien une foultitude d’associations ou d’organismes présents sur les réseaux sociaux, ceux-ci sont plus souvent traités comme des accessoires que comme de véritables outils : sites web réduits à une notice d’information, blogs peu actualisés, pages Facebook sous-utilisées, messages Twitters trop rares. Une vraie politique éditoriale et de communication fait encore défaut pour de nombreuses structures. Une première étape fut de disposer de ces différents modules du web 2,0 : le message est passé et il ne viendrait à l’idée d’aucun équipement ou commerce solidaire de se passer d’une accessibilité via Internet. Cependant, une étape suivante s’avère nécessaire : une réflexion sur le contenu et une utilisation dynamique des réseaux sociaux. Une maîtrise dans ce domaine ne pourrait que contribuer à l’essor de l’ESS.