L’association ATD Quart-Monde, depuis le 19 octobre 2016 et après consultation avec le public, a dévoilé le terme qui définit aujourd’hui la discrimination envers les personnes précaires : la pauvrophobie.
La peur de la pauvreté n’est pas un phénomène inconnu. Cette peur se traduit parfois en attitudes discriminatoires, autant de la part d’une partie de la population que des institutions. Il n’est pas rare de voir des personnes sans domicile fixe ayant du mal à trouver un logement ou un allocataire du RSA se voir refuser un emploi à cause de son statut.
Dans un concours lancé cet été, ATD Quart-Monde a voulu donner un mot à ce phénomène qui prend de l’ampleur. Ce mot, c’est pauvrophobie [PDF]. Il a pour racine le français pauvre et le grec phobos, la peur. Il ne s’agit pas là d’une phobie de l’ordre de la peur irrationnelle, mais d’un écho aux termes définissant les attitudes discriminatoires comme « homophobie » ou « xénophobie ».
Enfin un nom pour dire « non »
En juin 2016, ATD Quart-Monde avait lancé un événement nommé #UnNomPourDireNon sous la forme d’un concours en ligne. Le même mois, l’association se réjouissait de voir la loi contre la discrimination sociale passer. En juillet, les mots pauvrophobie, misérophobie, paupérophobie, pauvrisme, classisme et ptochophobie étaient retenus et soumis au vote des internautes sur les réseaux sociaux ou sur le site de l’association. Le 17 octobre, jour du refus de la misère, pauvrophobie a été déclaré « vainqueur » et est devenu le terme utilisé pour pointer du doigt les discriminations sociales.
Aujourd’hui utilisé quotidiennement sur Twitter et Facebook, ATD Quart-Monde encourage les média et les particuliers à utiliser au maximum le terme, au bas mot 30 000 fois. En effet, ainsi pauvrophobie entrera dans le dictionnaire, l’occasion pour l’association relancer la lutte contre ce phénomène.