Le 19 juin au soir à la mairie de Grenoble a eu lieu une séance d’échanges autour du plan de lutte contre la pauvreté. Olivier Noblecourt, le vice-président du CCAS, a animé le débat, en présence du Maire de Grenoble, Michel Destot, et le Préfet de l’Isère, Richard Samuel. François Chérèque, Inspecteur Général des Affaires Sociales en charge du Plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté, a présenté la synthèse du concept du plan et les axes majeurs de son déploiement. Martin Hirsch, Président de l’Agence du service civique, a partagé des observations pour la partie RSA qui est un des piliers de la lutte contre la pauvreté en France.
En effet, le Plan s’articule autour de trois grands axes : réduire les inégalités et prévenir les ruptures, venir en aide et accompagner vers l’insertion et, enfin, coordonner l’action sociale et valoriser ses acteurs.
Pour cela l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) a plusieurs missions importantes : définir les outils et élaborer une méthode de déploiement opérationnel du Plan et assurer une bonne remontée d’informations au gouvernement afin de réajuster les efforts en permanence. Les remarques qui ont été faites jusqu’à aujourd’hui et d’autres précisions sur la mise en oeuvre du Plan sont accessibles sur le site de l’institution.
Avertissements des partenaires sociaux
Le débat a permis de signaler des dysfonctionnements observés par des associations qui sont en contact quotidien avec des gens dans le besoin. Entre autres, la Banque alimentaire a déploré un manque de réelles mesures de soutien du programme alors qu’il s’agit d’un élément essentiel de l’inclusion sociale. Les petits frères des Pauvres ont souligné les conditions de vie souvent intenables des personnes âgées n’ayant pas suffisamment de revenus qui, en même temps, n’entrent dans aucun dispositif du soutien social. La représentante du Service Social de l’Assurance Maladie a dénoncé le défaut le plus récent du système qui fait que les personnes en arrêt de travail longue durée qui ne perçoivent plus de salaires soient obligées d’adhérer à la mutuelle d’entreprise qui coûte souvent très cher alors qu’elles n’en ont pas les moyens et qu’ils pourraient avoir accès à l’Aide à la complémentaire santé de l’Etat. Roms Action a demandé si la fin de la période transitoire pour la Roumanie et Bulgarie, qui devrait permettre aux Roms roumains et bulgares d’exercer légalement un emploi en France, sera réellement appliquée.
Expulsions massives décriées
Aussi, un des faits d’actualité est venu perturbé le cours de la conférence. Les associations, parmi elles le Collectif Alerte ou Patate Chaude, ont été présentes pour défendre la cause d’environ 500 personnes qui seront expulsées entre vendredi et lundi prochain du dispositif d’hébergement d’urgence qu’à l’origine les autorités avaient promis de pérenniser. Surtout le collectif de militants, formé spontanément auprès des centres d’hébergements, a partagé, avec véhémence, leur indignation et a reclamé une solution immédiate de la part des représentants de l’Etat et des collectivités. Plus d’informations sur cette manifestation demain.
A la fin, Samuel Richard a réussi à calmer les émotions et a tenté d’apporter quelques éléments de réponses à la situation dramatique de ces dizaines de familles en voie d’expulsion. De son côté, Michel Destot a partagé avec ferveur la satisfaction et la fierté de ses collaborateurs qui se battent contre la pauvreté et la précarité, et sur l’échelle nationale et dans le département.