Chaque année, la Fondation Abbé Pierre présente son rapport sur l’état du mal-logement en France. Le vingt-et-unième, rendu public ce 28 janvier, dresse un tableau sinistre de la situation.
La Fondation Abbé Pierre lutte « pour que les plus défavorisés trouvent à se loger dignement et durablement, quels que soient le montant de leurs ressources et leur situation sociale » ; elle est donc en première ligne sur les questions du mal-logement. Les formes qu’adopte celui-ci sont multiples tout comme ses conséquences. Cette année, la Fondation dénonce notamment l’impact du mal-logement sur la santé.
Un quart de la population française touchée
Le mal-logement frappe directement près de 4 millions de Français.
Ce chiffre inclut les victimes les plus visibles – 141 500 sans-abris – mais aussi les 2, 9 millions de gens dont les conditions d’hébergement sont qualifiées de « très difficiles » – pas d’eau courante, pas de moyen de se chauffer… les problèmes varient mais renvoient à la sordide réalité des logements indignes. Enfin, 1 million de personnes vit en « surpeuplement accentué », soit en manque d’au moins deux pièces par rapport à la norme de peuplement.
La Fondation Abbé Pierre s’inquiète également du sort de 12 millions de personnes jugées « fragilisées ». Au total, ce sont près de 16 millions de Français qui sont concernés par le mal-logement.
L’impact sanitaire de telles conditions de vie est tristement prévisible : multiplication des problèmes respiratoires, des intoxications, des allergies…
Le Président de la République recevra Christophe Robert, délégué général et Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation, en fin de journée (28 janvier 2016) afin qu’ils lui remettent le rapport en mains propres. Il reste à espérer que l’État ne se contentera pas de manifester symboliquement son attention mais réagira à la situation inacceptable révélée dans ces pages…