Quand la houille blanche glorifie Grenoble…

L’exposition internationale de la Houille blanche et du Tourisme de 1925 a consacré Grenoble capitale de l’hydroélectricité. Le musée Dauphinois  célèbre son 90e anniversaire avec une élégante exposition.

La houille blanche désigne l’exploitation de force motrice de l’eau en opposition à la houille noir, le charbon, extraite des profondeurs. Dès 1878, les sites montagneux de la région se prêtant particulièrement bien aux aménagements de chutes d’eau artificielles, les innovations techniques se sont multipliées notamment grâce au fameux modèle grenoblois fondé sur le lien université-recherche-industrie.

La deuxième naissance de Grenoble

La visite commence par une mise en situation historique : Grenoble au tournant du XXe siècle est en forte expansion démographique, touristique et surtout industrielle. De plus, sous l’impulsion de Paul Mistral, élu maire en 1919, et malgré les protestations du corps militaire, le “plan d’extension et d’embellissement” modernise la ville et la libère du cloisonnement de plusieurs de ses fortifications devenues inutiles.

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L’organisation de l’exposition internationale de 1925 lui fournit l’occasion supplémentaire d’accélérer les aménagements engagés pour montrer le savoir-faire technique de Grenoble et de sa région. Visionnaire et rassembleur, Paul Mistral orchestre un véritable projet de société que le visiteur pourra visualiser grâce à la maquette géante réalisée pour l’occasion.

 

La fierté de son patrimoine industrielle et touristique

L’exposition révèle avec justesse l’effervescence de cette période avec une belle collection d’affiches exaltant le progrès technique dont les flamboyantes publicités d’André Farcy. Plusieurs objets témoins ont été spécialement sélectionnés pour représenter cette période effrénée de grandes mutations illuminée gracieusement par “la fée électricité”.

Deux films d’époque sont à découvrir : “les plus beaux site du Dauphiné” et l’incontournable projection de la cérémonie d’ouverture de l’exposition universelle avec tous les officiels, le député Léon Perrier, président du Conseil général, les industriels Aimé Bouchayer, Marius Blanchet, Charles-Albert Keller, les architectes Léon Jaussely, Alfred Rome et Auguste Perret, les conservateurs de musées Hippolyte Müller, Andry-Farcy, Victor Piraud…

Le parcours s’achève sur le symbole phare de cette grande mutation : l’incontournable Tour Perret. Réalisée en béton armé par l’architecte Auguste Perret, cet unique vestige de cette superbe manifestation avait attiré à l’époque plus d’un million de visiteurs. Actuellement en cours de rénovation, elle offre le point de vue significatif immanquable. Au centre des chaines montagneuses, elle honore « Grenoble, capitale du Dauphiné » 

“Grenoble 1925, la grande mutation” s’accompagnera en écho, dès le 18 janvier prochain, de « l’Éloge de la modernité” à la Maison Bergès au Musée de la Houille blanche à Villard-Bonnot. Bon choix : un évenement aussi retentissant imposait une programmation en deux actes.

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GRENOBLE 1925, LA GRANDE MUTATION

Ouvrage collectif sous la direction de Jean Guibal et de Sylvie Vincent
Éditions du Musée dauphinois, décembre 2015
Illustré, couleur, 136 pages
En vente à la boutique du musée