Qui perd gagne

Le chômage, une malédiction ? Plus dans un demi-siècle… Le chômeur pourra alors être fier car il saura qu’il contribue de manière significative à la prospérité de la France. Comment ? Explications.

En 1945, la France se dote d’un système de retraite par répartition, fondé sur la solidarité intergénérationnelle : les actifs payent les pensions des retraités et ce faisant gagnent le droit, lorsqu’ils auront vieilli, d’être à leur tour soutenus par une nouvelle génération d’actifs… et ainsi de suite.
Depuis déjà plusieurs années, ce beau modèle est mis à mal par deux « problèmes » aux yeux des finances publiques : l’allongement de l’espérance de vie (les retraités touchent donc leur pension plus longtemps) et la baisse de la natalité (il y a moins d’actifs pour alimenter le système). Cette combinaison de facteurs aboutit à ce qu’on nomme le vieillissement de la population.
Depuis 2001, le Conseil ECOFIN (Affaires économiques et financières) de l’UE garde un œil sur tout cela par le biais du Groupe de travail européen sur le vieillissement (AWG), lequel vient de publier des prévisions à long terme – 2060, rien que ça !

Bonne nouvelle pour ceux d’entre nous qui seront encore là, le poids des retraites dans le PIB français aura alors sérieusement reculé, de près de 20 % ; nous ne pouvons que nous réjouir de cette amélioration des finances publiques…
… ou pas. Car cette embellie, toujours selon l’AWG, viendra des nombreuses périodes de chômage qu’auront connu les retraités de 2060, qui auront donc moins de droits à la retraite… et percevront donc des pensions moindres, coûtant ainsi moins cher à l’État.

Le chômage des uns fait les économies des autres…