REBONDIR APRÈS LE RSA : Tristan nous raconte son parcours vers l’emploi

Depuis un an, Tristan SAUTERELLE travaille dans la maintenance informatique.

Salarié en CDI, il assure l’assistance technique à distance pour les clients d’une entreprise basée à Saint-Martin Le Vinoux. Auparavant, il travaillait dans la menuiserie, un secteur qui ne lui correspondait pas totalement. En 2018, bénéficiaire du RSA, il démarre un parcours d’accompagnement avec une conseillère emploi qui va lui permettre de changer de voie pour aller vers ce qu’il aime. Aujourd’hui épanoui dans son travail, il nous raconte les différentes étapes qui lui ont permis de rebondir.

 

Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez progressivement quitté la menuiserie ?
Auparavant, je travaillais dans la menuiserie. J’étais principalement dehors, sur des chantiers, par tous les temps. C’était difficile pour moi. En 2012, j’ai mis fin à un contrat en CDI, par une rupture conventionnelle. Suite à cela, je n’ai pas retrouvé d’emploi. Pendant des années je n’ai eu que des petits contrats, sur différents chantiers. En 2012, je me suis inscrit au RSA.

Comment avez-vous vécu cette période au RSA ?
Ça n’a pas toujours été simple, mais j’ai eu la chance de vivre chez mes parents. J’avais un toit sur la tête, ça aide à rebondir. J’étais parfois limité financièrement pour faire ce que je voulais, mais ma situation restait acceptable.
J’étais par contre bloqué par le fait de ne pas avoir le permis. Certains chantiers n’étaient pas accessibles en transport en commun, cela limitait l’étendue de mes recherches. Entre 2012 et 2018, j’ai eu quelques périodes de travail. J’ai rouvert mes droits au RSA en 2018. J’ai commencé un accompagnement par le PLIE, le Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi. J’ai alors été suivi par une conseillère de la Maison de l’Emploi du Pays Voironnais.

Comment s’est passé votre parcours d’insertion ?
Très rapidement ma conseillère m’a proposé de suivre un cursus d’ateliers sur cinq jours. Cela a été un vrai déclic. Des intervenants nous invitaient à réfléchir sur notre projet, à reprendre notre CV, à identifier nos points positifs.
Dans l’un de ces ateliers, une salariée de Passiflore, un Chantier d’Insertion par l’Activité Économique est venue animer des simulations d’entretien. Nous étions filmés pour prendre conscience de nos forces et des points à améliorer, c’était très formateur. Basée à Tullins, l’association Passiflore a une activité de menuiserie, elle conçoit des objets et du mobilier à base de palettes recyclées. J’ai finalement été recruté pour travailler dans leur atelier, dans le cadre d’un premier contrat d’insertion de 6 mois. C’était une aubaine. Sur mon temps de travail, j’étais aussi suivi par une chargée d’insertion en interne, pour travailler sur mon projet professionnel. Cela a été un tremplin pour trouver ma voie.

C’est là que vous avez décidé de vous former en informatique ?
Oui, la chargée de l’insertion chez Passiflore m’a énormément aidé à identifier vers quoi j’avais envie de m’orienter.
Pendant ce contrat, cela tombait sous le sens : je ne voulais plus travailler dans la menuiserie. Tout s’est alors enclenché. J’ai passé le permis et j’ai trouvé une formation de 6 mois dans l’informatique. Avant de m’inscrire, j’ai réalisé un stage de deux semaines dans une entreprise pour vérifier que le domaine de l’informatique me plaise véritablement. Cela m’a permis de valider ce choix. Je suis alors parti de Passiflore pour suivre la formation sur Lyon.
L’équipe pédagogique du centre m’a bien épaulé pour trouver du travail. Ils me transmettaient des contacts et envoyaient mon CV dans des entreprises. C’est ainsi que j’ai trouvé du travail sur Grenoble. Je suis très content de mon poste aujourd’hui.

Parmi vos qualités, lesquelles vous ont le plus aidé à rebondir ?
Je suis quelqu’un de déterminé. Quand j’ai une idée en tête, je ne la lâche pas. Quand une opportunité se présente, je m’accroche et je persévère.
Lorsque j’ai eu la possibilité de faire la formation sur Lyon, je n’ai pas hésité. Chaque jour, je faisais le trajet en train depuis Tullins. Je partais très tôt le matin, certes, mais je savais que je ne devais pas laisser passer ma chance !

Quel message aimeriez-vous partager avec des personnes actuellement bénéficiaires du RSA ?
Dans des périodes difficiles, des personnes peuvent nous aider. Il ne faut pas hésiter à aller vers elles et solliciter leur soutien, demander des informations. L’aide de ma conseillère PLIE, de la chargée d’insertion de Passiflore puis de l’équipe du centre de formation a été importante.
Je dirais aux personnes qui traversent des moments de découragement de ne pas abandonner. Il est important de garder en tête qu’il existe des solutions que l’on ne voit pas toujours. A un moment donné, les choses s’ouvrent et ça  finit par marcher. Il faut garder cet espoir, toujours.

 

Crédit photo @ Tristan Sauterelle