Pour le quatrième mois consécutif, Pôle Emploi a enregistré en mai une forte hausse du nombre de demandeurs d’emploi sans activité. La courbe ne semble pas prête à s’inverser.
16 200 demandeurs d’emploi sans activité supplémentaires en mai. Ce chiffre traduit une nouvelle hausse de 0.5 % par rapport au mois d’avril, et de 5 % sur un an pour les demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A.
Une augmentation généralisée
Dans cette lignée, les chiffres des catégories B et C ont aussi augmenté. Avec cet accroissement du nombre de demandeurs d’emploi toutes catégories, 69 600 personnes sont venues grossir les bancs de la population sans emploi. Toutes catégories confondues, les demandeurs d’emploi sont actuellement 5,41 millions en France.
Les premiers indicateurs de la croissance économique sont pourtant positifs (un taux prévu de 1,2 % pour l’année 2015) et devraient logiquement engendrer une diminution du nombre de demandeurs d’emploi.
Le ministre du travail, François Rebsamen, avance un argument original pour justifier cette hausse de mai : l’augmentation est due à l’envoi de messages supplémentaires aux chômeurs, afin de leur rappeler de penser à informer Pôle Emploi de leur situation. Sans cette relance de Pôle Emploi, le ministère aurait dû enregistrer une augmentation de 7 000 à 10 000 demandeurs d’emploi de catégorie A.
Statistiques biaisées par le non recours
Cet argument avancé par le ministre du travail, loin de rassurer, nous informe que les chiffres des demandeurs d’emploi non-inscrits habituellement à Pôle Emploi représentent une quantité non négligeable. Ce sont presque la moitié des inscrits en catégorie A en mai. Ces inscriptions inopinées sont la preuve que les chiffres officiels du chômage sont fortement minorés par rapport à la réalité.
La réalité du non recours pour des demandeurs d’emploi qui ne voient pas l’utilité de s’inscrire à Pôle Emploi. Rappelons que ce statut permet notamment d’accéder à certains emplois aidés, de bénéficier d’aide à la formation…