Univers victorien de Londres, 19ème siècle. Sherlock Holmes mène sa guerre secrète contre l’empire criminel Moriarty qui implique Blackstone, haut gradé de la police de Scotland Yard.
Billy, l’apprenti détective, Black Tom, l’irlandais tête brûlée, Charlotte, cachée sous le déguisement de l’identité de Charlie et le chat, l’élémentaire, nommé Watson. Voilà la bande soudée de gamins qui nous promènent dans les rues Londoniennes des années 1890. Recrutés par Sherlock Holmes au sein des francs tireurs de Baker Street, ils sont les yeux, les oreilles, les mains, les auxiliaires fidèles qui aident le célèbre détective à résoudre ses enquêtes.
David et Goliath
Armés de leur fronde pour faire face à une troupe de policiers armés, mêlés aux criminels les plus dangereux, les quatre de Baker Street agissent en secret entre le climat de violence, la misère des ruelles malfamées de la capitale Anglaise et l’ambiance feutrée, le luxe des bureaux du grand banditisme.
Nous voilà plongés au cœur de l’action des bagarres de rue, des courses poursuites, dans la tonalité grave des rencontres entres gangsters, au milieu d’un suspens qui trouve sa matière dans le jeu de chat et de souris qui se joue entre Holmes et ses adversaires. On se retrouve ballottés entre un vocabulaire argotique à la limite du compréhensible et un langage soutenu qui nous font voyager entre le glauque de l’obscurité des recoins des bas quartiers et le savoir-vivre Anglais, tout en s’amusant de les voir tremper finalement dans les mêmes magouilles !
Une expression habile
Etien, le dessinateur, s’exprime en exploitant une large gamme de couleurs. Une variété qui colore les tons dominants avec une pointe de diversité. Cette richesse est exploitée dans un graphisme fin mis en valeur dans certaines vignettes qui offrent des angles de vue intéressants. Des personnages présentés de dos pour une implication plus vive du lecteur dans les scènes. Des gros plan de face qui bousculent dans les scènes d’action, des angles de vue au raz du sol qui donnent du dynamisme au mouvements dans les scènes de poursuites.
Des émotions véhiculées d’une manière étonnante grâce aux animaux qui jouent une fonction majeur dans cet exercice et trouvent leur rôle principal dans cette dimension. Leur attitude corporelle est alors présentée au premier plan des dessins pour exacerber l’ambiance et nous la communiquer efficacement. Un chat qui se calfeutre pour souligner la colère, des chiens qui aboient, mordent, s’allongent sous la pluie pour relever la violence ou la tristesse.
Une série grand public composée de six volumes à ce jour qui pourront toucher toutes les générations. Les plus jeunes seront captés par les scènes d’action, l’univers policier. Les plus grands y trouveront leur compte en étudiant la psychologie, les sentiments des personnages, le contexte historique et social atypique de l’époque. Un scénario riche d’événements, de surprises, de croisements qui offre un moment d’évasion sympathique !
Les Quatre de Baker Street
Tome 6 L’Homme du Yard
Scénario Djian et Legrand
Dessins Etien
Edition Vents d’Ouest
56 pages 14,50€