C’est autour d’un verre que quelques voisins de la commune de Sarcenas discutent de la nécessité d’échanger entre habitants …
Pour ce premier échange, les objets du quotidien sont évoqués : perceuse, auto ou autre… Un besoin d’échange apparait, avec pour toile de fond les thématiques « proximité », « accessibilité » et « gratuité », sur le territoire de la Chartreuse. Tout un programme, à découvrir.
Service ou bien, tout est possible
La simplicité est avant tout recherchée pour attirer les moins convaincus pour permettre de lever tous les freins psychologiques à l’échange et à la rencontre. Pas de monnaie, mais un « bon sens » qui garantit les échanges : « si pour remercier on souhaite donner un pot de confiture ou un sourire » et que c’est bon pour le donneur, tout est ok. « L’idée c’est que ça se régule tout seul » explique Jean CLOT, un des instigateurs bénévole du projet.
Un site web se monte : sharetreuse, Share pour partage et « treuse » pour Chartreuse. Si l’envie est là, rien de plus facile. Une inscription sur le site suffit. Elle assure l’authenticité des profils.
« Rencontrer directement les personnes »
Sharetreuse est là pour créer, initier, impulser l’échange. Elle se positionne comme élément déclencheur et souhaite conserver l’esprit de départ : « continuer à rencontrer directement les personnes ».
Au départ, pour monter le projet, l’équipe initiatrice commence par sonder les habitants en envoyant à la mailing-liste de la mairie de Sarcenas un questionnaire. Les retours sont très favorables. Un crowfunding se monte et aboutit à la récolte en ligne des premiers fonds, modestes mais nécessaires. L’équipe procède également au choix de l’outil et élabore plusieurs propositions. Facebook parait trop restrictif et véhicule trop de crainte quant à la vie privée. Un tableau partagé en ligne entraine trop d’entretien, un lieu physique dédié, trop de contraintes, et un site web existant ne collerait pas aux valeurs non-commerciales défendues par la future association. Finalement ce sera un site web dédié qui sera choisi.
Un frein demeure, celui d’atteindre des personnes éloignées du numérique. Alors, des armoires à dons où l’on peut déposer n’importe quel objet sont installées sur l’espace public, maisons des habitants ou MJC … Un service de cartographie recense aussi les lieux de recyclage, dons et réparation pour éviter de jeter.
Aujourd’hui, Sharetreuse comprend plus de 500 inscrits en ligne, dans 22 communes. Si le projet grandit, l’idée de relayer l’initiative pourrait voir le jour à travers la dynamique de personnes « ambassadrices » ou possibilités de monter des achats groupés.
L’essence du projet demeure l’ouverture à tous et la facilité d’accès. Le challenge aujourd’hui : conserver cette philosophie si le projet change d’échelle.
Pour plus d’informations : https://www.sharetreuse.fr/