Rencontre pluvieuse avec Synergie Humanitaire, Structure d’Insertion par l’Activité Économique (SIAE) berjalienne.
Accroche-toi au pinceau
Créée en 1995, Synergie Humanitaire était à l’origine une association proposant de nombreuses activités à destination des jeunes ou des publics en difficulté. Mais l’entité a radicalement changé en 2011, devenant un atelier et chantier d’insertion dans le domaine du bâtiment « second œuvre » et de la peinture, occupant une partie des locaux de Prado Services, elle-même entreprise d’insertion à Bourgoin-Jallieu. Avec sa vingtaine de salariés, dont seize en contrats aidés, la structure est loin d’être anecdotique dans le champ social du Nord-Isère.
« Nous intervenons sur des chantiers avec les bailleurs sociaux, mais aussi avec des privés », nous explique Marie-Laure Vagnon, responsable d’activité, qui insiste sur l’importance du réseau : « on est loin de Grenoble donc il faut qu’on apprenne à se débrouiller, sachant que ce qui est réfléchi à Grenoble n’est pas forcément adapté pour ici. Cela a forgé un état d’esprit dans le relationnel, que ce soit avec l’IAE mais aussi avec les partenaires tels que Pôle Emploi ou les missions locales. »
« On a le fonctionnement d’une entreprise classique : la même rigueur et la même exigence par rapport au travail, en terme de qualité. La seule différence, c’est que l’on prend peut-être un peu plus de temps et que l’on arrive avec un peu plus de salariés qu’une équipe d’entreprise classique » précise encore Marie-Laure, pour mieux mettre en avant les compétences des employés de Synergie Humanitaire, qu’ils soient ou non en contrat aidé et dans un parcours d’insertion.
Un parcours d’insertion qui présuppose de la part du salarié qui entre en contrat aidé d’avoir un projet et de tâcher de le mener à bien. « Nous avons aussi des exigences en terme de sortie. Notre taux de sortie positive était de 66 % l’année dernière, ce qui n’est pas mal. Mais il faut être honnête : on ne prend pas les personnes extrêmement éloignées de l’emploi. On a vraiment l’exigence d’un projet réfléchi. »
Particularité de Synergie Humanitaire ? Le choix clairement établi de la parité, de « mixité de genre ». « On essaye de faire 50 / 50 entre les hommes et les femmes, autant pour les salariés en insertion que pour les encadrants. Et on y arrive : on a vraiment présenté la chose aux conseillers référents qui orientent, et ils nous présentent aujourd’hui autant des hommes que des femmes. »
Et Marie-Laure Vagnon de conclure en nous faisant remarquer que, bien souvent, les sorties les plus positives, ayant par exemple débouché sur une création d’entreprise ou l’obtention de formations avancées, proviennent de parcours féminins, de femmes seules avec enfants. Preuve, s’il en est, de l’importance d’ouvrir tous les métiers aux deux sexes et d’en finir avec les préjugés de genre, quelles que soient les polémiques stériles que certains entretiennent.