À Grenoble, plusieurs boutiques solidaires existent, mais qu’en est-il des communes rurales ? Au centre même du Grésivaudan, GRE’SY se lance dans un projet de récupération et revalorisation du textile.
Il y a de cela deux ans, Robert Reynaud fondait une association avec une ambition : créer une activité autour du textile dans les communes rurales du Grésivaudan. En juin 2015, un centre de tri de textiles et chaussures a ouvert à Lumbin, au centre de la vallée. Aujourd’hui, ce centre de tri fait aussi office de boutique, en attendant une meilleure solution. En effet, l’activité de l’entreprise associative GRE’SY est dépendante de produits récupérés via des dons de particuliers, dans un secteur où les commerces solidaires sont rares.
L’association base aujourd’hui son activité autour de la vente de produits textiles, mais aussi de livres, de petit mobilier ou ustensiles. L’association compte dans ses rangs une cinquantaine de bénévoles, dont une vingtaine intervient constamment, ainsi que trois salariés. Dans ces trois salariés, on retrouve deux encadrants techniques ainsi qu’un technicien, car l’entreprise associative souhaite réaliser un support d’aide et de formation pour les salariés en CDD de 12 mois, mais aussi pour les bénévoles.
Dans le centre de tri situé dans l’espace Cerca de Lumbin, le manutentionnaire salarié et les bénévoles procèdent au tri de vêtements, pour ne proposer à la clientèle que des articles de bonne qualité à des prix très bas. Les personnes aux revenus faibles dans les communes rurales du nord du Grésivaudan pourront alors se procurer t-shirts, pantalons et chaussures pour une somme modique.
GRE’SY participe donc à l’économie sociale et solidaire (ESS), mais ne met pas de côté la question de l’environnement. En effet, l’association souhaite s’inscrire à terme dans une logique de « zéro déchets ». Elle penserait, dans le futur, à ouvrir une usine de reconditionnement textile et fabrication de chiffons avec les vêtements impropres à la vente. La création de cette activité s’appuie sur l’envie de BIC (leader français du chiffon) de travailler avec l’association. Ainsi, un des encadrants techniques accompagnera d’autres salariés en CUI (Contrats Uniques d’Insertion).
Mais qu’adviendra-t-il des produits « non-chiffonables » ? GRE’SY souhaiterait continuer sur la lancée du « zéro déchets » et voudrait aussi produire des fibres textiles d’isolation ainsi que des balles de chauffe pour les industries. De ce fait, l’entreprise devrait bientôt mettre en place pas loin de 96 collecteurs dans toute la vallée.
Avec une aide à l’investissement de la Communauté de communes du Grésivaudan, une nouvelle boutique devrait bientôt ouvrir ses portes dans la commune d’Allevard dans le massif de Belledonne. Avec tant de projets et une ambition territoriale forte, GRE’SY est une affaire à suivre…