Geste simple. Petit plaisir quotidien ou occasionnel. Nous connaissons tous plus ou moins des radios, mais savons-nous précisément qui sont les radios que nous écoutons ? Proches de nous, à Grenoble et aux alentours, des radios que l’on appelle communautaires émettent sur les ondes locales.
Petit tour d’horizon à travers les ondes régionales…
Allumer le poste de la radio. Tourner la molette des ondes. Un défilé de fréquences à plus ou moins grande allure. Confusion bruyante d’éclats de voix, bribes de chansons, crépitements, puis s’arrêter sur l’onde dont le son flatte l’oreille. C’est cela écouter la radio.
Les radios communautaires ont en commun le statut d’association à but non lucratif. C’est-à-dire qu’elles n’ont pas pour objectif de réaliser des bénéfices financiers. Les rentrées d’argent proviennent des membres associatifs, ainsi que du soutien de partenaires très variés, qui vont de la collectivité territoriale (Conseil général ou municipalité) jusqu’aux studios de production musicale. De plus, elles font partie de la catégorie A, un type de radios défini par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), qui indique que les radios communautaires ne sont pas commerciales et leurs ressources publicitaires ne doivent pas dépasser 20 % de leur budget.
Ensuite, comme son nom l’indique d’emblée, la radio communautaire a pour public une communauté. Les regroupements d’auditeurs sont aussi variés qu’il existe de communautés venues d’ici ou d’ailleurs. Ainsi les Italiens de Grenoble et les amateurs de la culture italienne écoutent la Radio Italienne, de même les Maghrébins se replongent dans leurs souvenirs au son de Beur FM. Mais les ondes sont aussi le lieu d’autres types de rassemblements. Certains se font par affinités confessionnelles comme pour les radios Kol Hachalom (religion juive) ou Phare FM (religion chrétienne), où les programmes sont construits principalement autour des valeurs qui constituent la religion. Les étudiants grenoblois tendent l’oreille vers Radio Campus qui diffuse des musiques actuelles, mais également ouvre ses portes à ceux qui sentent poindre en eux une âme radiophonique. En effet, les projets de chacun sont accueillis et soutenus par la structure. Dans ce sens également, Eric Labaj, rédacteur en chef de Radio Grésivaudan, revendique un rôle de soutien fort aux initiatives locales auprès des jeunes (collégiens et lycéens du Grésivaudan), mais également auprès des secteurs de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Ceci se traduit par « la mise en place de formations aux médias radiophoniques et aux techniques de communication ». Ainsi, la radio communautaire se veut également participative et rend ses auditeurs acteurs et propriétaires de leurs ondes.
Les radios communautaires, loin d’être de simples robinets à musique, offrent à leurs auditeurs des programmes de qualité qui vont de paire avec des valeurs ou des identités fortes. Leurs rôles sont multiples et contribuent au rassemblement et à la rencontre. Sur fond de débat identitaire national, est-ce que l’existence des radios communautaires n’aurait pas au moins pour effet de nous indiquer que les identités peuvent être multiples et pourquoi pas se recouper les unes avec les autres ? À voir, ou à écouter…