Pour la première fois, une « trêve hivernale » des coupures de gaz et d’électricité était mise en place. Une mesure destinée à lutter contre la précarité énergétique qui devient une préoccupation de plus en plus visible, dans les discours sinon dans les faits.
L’énergie du désespoir
Dans son Rapport annuel d’activité 2013, le médiateur national de l’énergie Jean Gaubert, rappelle combien cette mesure était attendue : « le médiateur avait depuis longtemps défendu l’avancée sociale que constitue la trêve hivernale pour l’énergie, estimant qu’il n’est pas acceptable de priver les ménages de chauffage quand il fait froid. »
Le rapport souligne également le succès manifeste de cette trêve : « Pour le service Énergie-Info, qui accompagne les personnes en difficulté de paiement menacées de coupures ou déjà privées d’énergie, la mesure s’est traduite très concrètement : en novembre et décembre 2013, les appels reçus concernant ce problème ont été divisés par 3 par rapport aux deux mois précédents. »
Les fournisseurs craignaient de leur côté que cette mesure puisse générer un grand nombre d’impayés par « effet d’aubaine ». Une inquiétude, dont le médiateur souligne par ailleurs qu’elle n’était étayée par aucun chiffre, qui s’est finalement révélée infondée.
Une crainte demeurait : celle de voir le nombre de coupures exploser durant le printemps. Ainsi, selon le médiateur de l’énergie, les fournisseurs d’énergie auraient demandé pas moins de 300 000 coupures, et cela durant la période de la trêve. Celle-ci s’est achevée au 31 mars, mais pour le moment, seule 60 000 coupures ont été effectives, soit un nombre beaucoup moins élevé que ceux que craignaient les syndicats ou les associations. Reste à savoir quels seront les chiffres au sortir de l’été.
En 2012, pour plus d’un million de demande, 580 000 coupures ou réductions de puissance avaient été effectuées. Un chiffre qui rappelle, ainsi que le mentionne le médiateur dans son rapport, que la trêve hivernale « ne règle pas tous les problèmes soulevés par la précarité énergétique, qui touche près de 8 millions de personnes, loin s’en faut. »