Un Toit Pour Tous est une association grenobloise, partenaire de la Fondation Abbé Pierre, qui œuvre, comme son nom l’indique, dans le domaine du logement. Ainsi, Un Toit Pour Tous a vocation à rassembler les différents acteurs pouvant agir dans le domaine du logement social. L’association se présente donc ainsi : « pour favoriser le logement des plus démunis, des associations s’engagent ». Une pluralité d’acteurs assez importante, quand on sait qu’Un Toit Pour Tous collabore avec une cinquantaine d’associations spécialisées dans l’accueil et l’hébergement, et que sa collaboration s’étend également aux pouvoirs publics.
Un profil solidaire
Un Toit Pour Tous se propose d’agir d’abord, comme on peut se l’imaginer, dans l’aide concrète aux plus mal logés. Son action : réhabiliter des logements pour un état correct, mettre des logements en location à faible loyer pour des revenus modérés, gérer des structures d’hébergement pour offrir un toit provisoires à des personnes en difficultés. Mais l’association, il faut le souligner, ne s’engage pas uniquement dans le champ de l’apport de solutions concrètes aux mal logés, ce qui est certes l’une de ses raisons d’être majeure, mais s’engage également au niveau citoyen : il s’agit de faire connaître le problème du mal logement, de sensibiliser les concitoyens sur la réalité et la gravité de ce problème : ainsi elle diffuse un journal à près de 3000 sympathisants, fait des campagnes d’informations auprès de l’opinion publique, conduit des opérations de protestations pour dénoncer des décisions injustes, mais propose encore un abord intellectuel au problème du logement : analyser les carences de l’institution, organiser une réflexion et émettre des propositions.
C’est précisément en ce sens, – ouvrir le débat et réfléchir à des solutions -, qu’Un Toit Pour Tous organise, mensuellement, le « 12/14 », qui tient son nom de l’horaire de la réunion, qui a lieu tous les deuxième mardi de chaque mois, de 12h à 14h, 21 rue Christophe Turc à Grenoble. Jacques Deschamps (à droite sur la photo) explique : « Un Toit Pour Tous organise ces réunions tous les mois, sur des sujets qui touchent évidement le logement, sous toutes ses formes, sur les attributions de logement d’urgence, donc ces réunions réunissent à peu près 40 ou 50 personnes, qui s’intéressent à ces sujets, qui sont des adhérents de l’association, mais aussi des travailleurs sociaux, et des représentants des organismes politiques. ».
Etre acteur du parcours résidentiel
Se tenait donc le 8 octobre un 12/14 sur le thème : « C’est moi qui fait, acteur de son parcours résidentiel ». Jacques Deschamps précise le problème posé : « Le 12/14 d’aujourd’hui c’est être acteur dans sa recherche de logement, c’est à dire comment on met en œuvre la participation citoyenne. Ce que l’on constate c’est que les gens subissent complètement, ils font une demande de logement social, ils savent pas trop où cela en est, donc l’idée c’est de faire participer plus les usagers, aux décisions, et au moins aux informations. ».
Ce qui est tout à fait un problème d’actualité. Il s’agit d’adapter le concept de l’agir citoyen à l’organisation et au fonctionnement inhérents aux logements sociaux, en vue de faire participer mais aussi de responsabiliser les gens qui sont concernés : il s’agit de chercher ou de trouver des solutions non pas pour les personnes, mais avec elles. Avec les dispositifs que l’on envisage maintenant de mettre en place, les personnes pourront en outre exprimer leurs besoins et leurs revendications, de manière suivie et interactive, au lieu du fonctionnement unilattéral traditionnel.
Le 12/14 du 7 octobre reposait donc sur trois questions principales : « comment permettre aux individus d’être acteurs de leur propre parcours dans le logement ? », « de quelle manière les personnes peuvent-elles faire entendre leur voix ? Quels sont les outils existants ? » et « Quelles sont les difficultés et les limites de la participation citoyenne ? ». Pour présenter les différentes expériences mises en œuvre en Isère, différents acteurs (Associations de défense des locataires, Bailleurs sociaux, Alliance citoyenne) témoignaient et échangeaient sur le sujet. On remarquait notament, lors du débat, la nouveauté et la fraicheur de la problématique, qui est loin d’avoir atteinte sa maturité, et l’on devinait qu’aucune structure développée, réunissant tous les acteurs des différents paramètres n’existe encore ; c’est là manifestement un projet pour l’avenir de notre société et de ses citoyens.