De nombreuses études sociologiques se sont penchées sur les questions de mixité et du genre. Lors de la journée du 8 mars dernier organisée par le Conseil général de l’Isère, Francis Vernède, sociologue à la MRIE (Mission régionale d’information sur l’exclusion) a présenté quelques faits lors de son inervention intitulée « Perspective genrée des questions d’emploi » .
Selon les chiffres de l’Insee en 2010, le taux d’activité est de 79,5% pour les femmes et de 92,4% pour les hommes ; seulement 50,3% des femmes travaillent à temps plein (pour 83,4% des hommes) et 23,4% des femmes travaillent à temps partiel (pour seulement 3,8% des hommes).
Il existe une mixité croissante du marché du travail cependant certains secteurs restent genrés. Il y a également une meilleure qualification générale des femmes mais les spécialités de formation dépendent toujours du genre. Les comportements sont ancrés dans l’Histoire et dans la vie quotidienne, dans le privé et dans le travail. Selon l’étymologie, la « femme » est celle qui doit engendrer et à l’heure actuelle , les femmes sont encore cantonnées dans leur rôle de mère.
Dans le travail social, 80% des salariées sont des femmes. Par contre, cette branche est très majoritairement dirigée par des hommes : 7 dirigeants sur 10 sont des hommes. De même, un homme met 6 ans à obtenir un poste de direction tandis qu’une femme en met 12. Le pouvoir reste un attribut masculin dans le travail social.
Il existe donc une ségrégation sexuée des emplois. Il existe des mécanismes sociaux (famille, scolarité, profession) de reproduction inégalitaire. Malgré tout, il y a des exceptions et des progrès, même s’ils sont atypiques pour le moment. Il faut une modification des représentations. Cela doit d’abord avoir lieu dans la sphère familiale/privée et ensuite des changements réels pourront se mettre en place dans les sphères scolaire et professionnelle.
« Genrée » = qui dépend du « genre »/ »sexe » de la personne, c’est-à-dire de la construction sociale en tant qu’homme ou femme