C’est par pur hasard que Christian Perrissin trouve « Une vie », l’autobiographie de Winston Smith, écrivain et journaliste anglais. Avec Guillaume Martinez au dessin, il nous invite aujourd’hui à partager sa découverte…
1984 : Winston Smith, 81 ans, disparaît au cours d’une promenade en montagne, laissant derrière lui dans la chambre d’hôtel où il vivait depuis une douzaine d’années une malle de souvenirs, un manuscrit autobiographique et une enveloppe destinés à Alice Laurens. Celle-ci étant décédée quelques années plus tôt, c’est sa fille, Anna Laurens, intriguée par cet éclairage inattendu sur le passé de sa mère, qui viendra chercher cet « héritage » et découvrir, à sa grande surprise, qui était Winston Smith…
C’est cette découverte que « Une vie – La biographie retrouvée » nous invite à partager. La bande dessinée, prévue en six volumes, nous entraîne par-dessus l’épaule d’Anna Laurens dans sa lecture de l’autobiographie de Smith ; un récit qui commence en 1916, à Land Priors, en Angleterre – théâtre de ce premier tome.
« J’ai toujours éprouvé de l’aversion pour moi-même, à n’importe quel moment. La somme de tous ces moments constitue ma vie. »
Winston Smith
Avec la Première Guerre mondiale en toile de fond, c’est le passage de l’enfance à l’adolescence pour le jeune Smith, rendu d’autant plus malaisé par son émotivité et par la mascarade qu’il vit au quotidien, lui qui n’est pas comme ses camarades un fils de bonne famille mais celui de la cuisinière et d’un père inconnu. Une découverte de soi et du monde qui laisse une impression désagréable, aussi bien pour le protagoniste-narrateur que pour le lecteur qui s’attache pourtant au personnage, peut-être justement parce qu’il est si faillible, si humain.
Une Vie – 1916 : Land Priors
Guillaume Martinez & Christian Perrissin
Futuropolis
72 pages / 15 €