Ce mardi 13 octobre à l’Espace Jargot à Crolles, avait lieu le colloque « Bien vieillir en Grésivaudan ». Présentation d’initiatives associatives et territoriales, le Grésivaudan bouge pour ses aînés.
En cette journée du 13 octobre 2015 à Crolles, les intervenants de ce colloque, initié par l’association Alertes38, la communauté de communes du Grésivaudan et le service autonomie du territoire, ont redoublé d’efforts afin de promouvoir des solutions de logements pour les personnes âgées. Associations, services publics et privés agissent dans le même état d’esprit : lutter contre l’isolement, la solitude. Le but reste d’aider les seniors marginalisés en les réintégrant au sein de la société active.
Parmi les problèmes rencontrés, il y a la précarité économique. Les personnes en isolement, les anciens paysans, travailleurs d’usine, et souvent les veuves d’agriculteurs, s’en sortent à peine avec leur maigre retraite. La majeure partie de nos seniors vit sous le seuil de pauvreté. Si ces personnes ont droit à l’Aide Personnalisée au Logement (APL) et à l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), parfois ce n’est pas assez. Comment bien se loger quand l’autonomie fait défaut ?
Un colloque, une question, des réponses
Comme première approche, les foyers-logements de Saint Martin d’Uriage sont venus se présenter en la personne de Isabelle Orsier (directrice). Pour la plupart gérés par les CCAS en Isère, ils proposent aux personnes âgées encore autonomes des appartements de 30 à 34m² pour 550 à 600 €. Le prix diminue encore avec les APL et les APA. Ces établissements proposent des aides en tout genre à leurs pensionnaires. Il s’agit là de logements transitoires entre le domicile privé et l’EHPAD. Les bénéficiaires hébergés dans ces logements situés en centre-ville gardent une place dans des lieux de vie actifs.
Les résidences intergénérationnelles, quant à elles, proposent une alternative à ces foyers-logements. Dispensés par la Société Départementale pour l’Habitat (SDH), principal bailleur social dans le territoire, ces logements réservés aux seniors se trouvent côte-à-côte avec des logements ouverts aux plus jeunes générations, qui adhèrent à une « charte de bon voisin’âge ». L’action par la cohabitation solidaire est donc un point central de cette solution. La SDH, qui détient le Label Habitat Senior Service, s’occupe de ses locataires avec l’aide de services médico-sociaux autour du logement, et forme du personnel de proximité.
Entreprises, services publics et associatifs, même combat
Dans la même optique, les Générations Mutualistes du groupe Harmonie proposent un logement intermédiaire entre vie active et EHPAD, souvent en lotissement, avec du personnel de service (infirmières, accompagnants, animateurs etc.).
Les résidences senior « Les Bains » à Grenoble proposent elles aussi ces services, exceptions faites du personnel médical, mais proposent un service certes onéreux, mais à la carte (soins beauté, coiffeur, massages, etc.).
Après la canicule de 2003, le gouvernement a proposé une solution : l’habitat intergénérationnel. L’association DIGI présente toujours cette solution qui consiste à placer un(e) étudiant(e) ou jeune dans une chambre chez l’habitant senior. Pour 180 € d’adhésion pour les deux partis, puis 50€ par mois pour l’hébergé, ces deux générations pallient chacune à ce qui leur fait défaut (tenue de maison pour les uns, une présence pour les autres).
Une autre possibilité est aussi l’Accueil Familial Social. Cet accueil d’une personne en fragilité (personne âgée et/ou handicapée) est fait par un particulier en formation continue agréée par le conseil départemental. Sans limite d’âge, l’accompagnement est tout autant médicalisé que social et psychologique, parfois jusqu’à la fin de vie. Une visite de contrôle trimestrielle aux accueillants est assurée par les autorités territoriales. Elle constitue une alternative à un placement en EHPAD.
Des solutions qui transcendent le territoire
L’association Vivre aux Vignes a aussi proposé sa solution d’Habitat Regroupé à Services Partagés. Dans 14 logements du bailleur social ACTIS, les aînés sont suivis 7j/7 par des bénévoles animateurs autant que par des auxiliaires de vie disponibles à toute heure. Avec l’appui d’associations comme « Un Toit pour tous », « Les Petits frères des pauvres », et le CCAS de Grenoble, Vivre aux Vignes est en recherche d’un modèle économique viable, subventionné par la ville de Grenoble. Ce service se propose aux personnes à partir de 65 ans avec des problèmes de santé chroniques graves (sclérose en plaque, maladie de Parkinson).
Enfin, l’Habitat Participatif nous a été présenté. Notamment le logement « Les Habiles », qui lui aussi se base sur la solidarité de la société. Les efforts se concentrent autour du bien-être de nos aïeux dans une période transitoire entre le logement personnel et l’EHPAD dans ce projet collectif basé sur la question du logement.
Pour lutter contre l’isolement, contre la solitude et l’accueil familial difficile pour les familles, ces solutions pour tout type de cas et pour tout les budgets semblent s’étendre au-delà du territoire du Grésivaudan, et rayonner sur tout le département. Nos aînés aussi ont le droit de sortir de la précarité, et à un soin médico-social autant que moral.