Le plus ancien et fidèle lecteur du Bon Plan s’appelle Yves Berthuin. Son lien avec le journal est profond. Il remonte en effet aux années 1991-1992 et il est indissociable d’une des grandes convictions personnelles et professionnelles d’Yves Berthuin : veiller à toujours donner la parole à chacun.
Actuellement, Yves Berthuin exerce des fonctions importantes au conseil général de l’Isère, à la direction Insertion-Famille. Il en est le directeur-adjoint et suit plus particulièrement les questions d’insertion et le dossier du RSA. Mais, il y a vingt ans, il était actif dans un tout autre domaine, quand un concours de circonstances se produisit.
À partir de 1988, Yves Berthuin travaille à la mairie d’Eybens, au sud de Grenoble, au sein du service communication. À la même période, il est également correspondant du Dauphiné Libéré dans la commune.
Or, en 1989, vient s’installer dans des locaux voisins de ceux qu’il occupe le coordinateur de l’instance territoriale en charge de l’insertion et du RMI (la Commission locale d’insertion : CLI), Philippe Fabrègue. Yves Berthuin et lui font connaissance.
Quand, en 1991, Philippe Fabrègue a l’idée de créer un journal spécifiquement destiné aux allocataires du RMI, Yves Berthuin ne peut que partager avec lui son intérêt pour les questions d’information et de communication. Associé dès le départ au projet lancé par Philippe Fabrègue et la CLI d’Eybens, il devient membre du comité de rédaction du Bon Plan.
Au-delà de partager avec Philippe Fabrègue la volonté de mettre en place un média pour les allocataires du RMI, Yves Berthuin et lui se rejoignent sur des engagements plus politiques : que ce journal soit aussi réalisé par des bénéficiaires du RMI. Ils considèrent tous les deux que les allocataires des aides sociales doivent être traités comme des citoyens actifs, que leur parole doit être entendue et qu’il faut leur confier des responsabilités.
Le souci de mettre en place toutes les conditions pour que chacun puisse s’exprimer et être écouté est central et constant dans la personnalité d’Yves Berthuin. Il ne manque jamais de concrétiser cette conviction, surtout depuis qu’il a des responsabilités au sein du conseil général. Il se satisfait aussi que, de plus en plus souvent, la prise en compte des points de vue des bénéficiaires d’aides sociales ou des usagers des services publics soit inscrite dans la loi.
Dans son parcours professionnel, Yves Berthuin a d’abord pu réaliser ce souci de démocratie dans le domaine associatif. Il a travaillé dans une association d’éducation populaire et cela constitua une opportunité pour une réorientation vers des domaines d’activité qui correspondaient davantage à ses engagements personnels. Il avait en effet commencé à travailler dans l’industrie, comme électronicien.
L’industrie, le secteur associatif, puis les collectivités territoriales. L’électronique, l’éducation populaire, l’information et la communication, puis l’action sociale, au département de l’Isère depuis 1997, et auparavant au CCAS d’Eybens à partir de 1994. Le parcours d’Yves Berthuin est riche d’expériences dans des secteurs très variés et complémentaires. Cela lui est utile pour ses responsabilités actuelles dans le domaine de l’insertion. Le soutien et les conseils qu’il a apportés au Bon Plan depuis 1992 ont été aussi nourris par cette trajectoire.
Actuellement, Yves Berthuin est plus que jamais convaincu de la nécessité d’un outil d’expression et d’information par et pour les bénéficiaires des minima sociaux. Aux côtés du Bon Plan depuis 20 ans, il relève la longévité du journal, la qualité de son contenu et l’indépendance qu’il a acquise (notamment par rapport au conseil général de l’Isère) dans un domaine politiquement sensible. Et il émet le souhait que le Bon Plan soit à l’avenir encore plus présent dans le débat public.